La France fait preuve d'une intransigeance de facade

Submitted by Bensimon jean-Pierre (France), Jul 13, 2005 at 12:08

Comme de nombreux anglo saxons (*), Daniel Pipes oppose la naïve bienveillance de Londres pour les mouvances islamistes les plus destructrices, à l'attitude française plus déterminée. La loi sur le voile est effectivement un acte fort, et la police française est moins tolérante que son homologue britannique.

Il faut quand même situer les différences entre les deux pays. La France est plus sensible au terrorisme sur son sol car elle a le souvenir de la guerre d'Algérie et des deux vagues de terrorisme de 1986 et 1995. De même, elle a été acculée à frapper du poing sur la table avec la loi sur le voile à l'école, parce que la pression islamiste sur l'ensemble de ses institutions devenait intolérable et conduisait rapidement à une perte de tout contrôle de l'ordre public. L'école, ses cantines, l'hôpital, les équipements municipaux comme les piscines et les salles de sport étaient, et demeurent, des terrains d'affrontement pour l'application ou non de la charia.

Ces problèmes étaient aggravés par la masse de la population d'appartenance musulmane en France qui est au moins trois fois plus importante que son équivalent britannique. La France était donc puissamment interrogée par la pression islamique et islamiste intense et par le souvenir brûlant du terrorisme dans ses rues, ses métros et ses centres commerciaux. L'Etat ne pouvait rester passif.

On ne peut pas dire, en tout état de cause qu'il ait été et qu'il demeure à la hauteur de la situation. Ces quatre dernières années qui nous séparent du 11 septembre, il a continué de recevoir une importante population maghrébine qui fait peser un risque statistique de terrorisme comme l'atteste l'origine géographique de nombreux moujahid sous les verrous.

Par ailleurs la France a été et continue d'être un puissant appui pour le terrorisme palestinien. Elle a été le plus solide soutien du grand maître du terrorisme contemporain, feu Yasser Arafat ; elle continue de financer des structures palestiniennes dédiées à l'incitation à la haine, elle laisse le Hamas collecter des fonds sur son sol, et elle continue d'interdire à l'Europe le classement du Hezbollah, l'annexe libanaise des fous d'Allah iraniens, sur la liste des organisations terroristes. Or ce terrorisme palestinien que la France (comme le Royaume Uni) veut dissocier du terrorisme islamiste actuel, n'est rien moins que le laboratoire de la barbarie terroriste qui nous menace, comme l'atteste la pénétration en Europe de la technique des attentats suicide.

La France n'est pas totalement innocente du terrorisme irakien non plus. Elle a animé un mouvement mondial d'opposition aux Etats-Unis qui a donné un grand espoir aux services secrets de Saddam Hussein quand ils ont lancé leur guerre terroriste. Elle persiste à jouer l'isolement international des Etats-Unis sur l'Irak, ce qui est autant d'oxygène pour les massacreurs des rives du Tigre.

La relative rigueur de la France envers les cellules islamistes implantées sur le territoire dissimule une politique de court terme, où une certaine fermeté affichée masque une mauvaise compréhension des origine et des mécanismes de ce phénomène. Et de très mauvaises alliances. Le pays est aujourd'hui en situation de vulnérabilité stratégique vis à vis des attaques terroriste, plus que tout autre.

(*) Michael Radu par exemple The London Attacks: What Is To Be Done? FrontPage Magazine 8 Juillet 2005

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